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Jean-philippe Pealat est directeur du système d'information de la Polynésie française depuis janvier 2022.
Imaginez que toutes les informations précieuses sur le tourisme en Polynésie française — comme la fréquentation des hôtels, les activités préférées des visiteurs ou encore les flux de transport — sont aujourd'hui des pièces d'un grand puzzle, mais éparpillées dans de nombreuses boîtes différentes. Il est donc difficile d'avoir une image claire et fiable de la situation.
Demain, pour construire une vision d'avenir pour notre tourisme, nous lancerons un projet ambitieux pour rassembler toutes ces pièces. Pour cela, nous allons bâtir une sorte de "bibliothèque centrale" numérique (un Datalake ou Lakehouse) où toutes ces informations seront collectées, rangées et sécurisées.
Pour que ce système soit solide, nous devons nous assurer que tout le monde parle le même langage. C'est là qu'intervient le MDM (Master Data Management), ou gestion des données de référence. Pensez-y comme à un dictionnaire commun et officiel pour le Pays. Par exemple, le projet Datafit vise à unifier les référentiels financiers et comptables. Le MDM étendra cette logique : il définira ce qu'est un "hébergement", une "activité touristique" ou un "visiteur" de manière unique pour tous, garantissant que les données soient cohérentes et comparables, peu importe leur origine.
Grâce à cette source d'information unifiée et de confiance, nous pourrons :
- Mieux piloter le tourisme : Les décideurs publics pourront s'appuyer sur des tableaux de bord clairs pour prendre de meilleures décisions, par exemple pour investir au bon endroit ou pour préserver nos sites naturels de la surfréquentation.
- Innover et créer de la valeur : Les entreprises locales pourront accéder à des informations fiables pour développer de nouveaux services plus adaptés aux attentes des touristes, ce qui stimulera l'économie locale.
- Préparer l'avenir avec l'Intelligence Artificielle (IA) : Une fois ces données bien organisées, l'IA pourra nous aider à analyser des tendances et même à faire des prévisions ("forecast") pour anticiper les besoins futurs, que ce soit en termes d'emplois, de formations ou d'infrastructures.
En résumé, ce projet structurant transformera des données brutes en une véritable richesse collective. Il s'agit de donner à la Polynésie française les moyens de piloter son développement de manière plus intelligente, durable et souveraine, en commençant par son secteur économique principal : le tourisme.